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Comme les sorties autour du monde sont un peu rares en ce moment (hasards du calendrier !) voici, histoire de patienter, une petite sortie très intéressante sur le mont Lozère, par -17°, avec le Cévennes Trail Club

Rendez-vous matinal en ce dimanche. Le but est de quitter le Mas de la Barque, en haut du mont Lozère, à 8h du matin…

Peu de courageux ont osé mettre le réveil pour braver les conditions climatiques peu habituelles. Une température de -17°C, avec un petit vent de 50km/h, ça réfrène les ardeurs… Seuls quatre coureurs probablement un peu fous se sont retrouvés là-haut avec le soleil…

Pour une fois on ne s’échauffe pas, on se réchauffe ! C’est à dire qu’on est content de débuter par un faux-plat montant : les cuisses montent en température assez rapidement, ce qui n’est pas pour nous déplaire.

On arrive en vue du Rocher de l’Aigle, après avoir surpris une harde de chevreuils.

Puis le Pic Cassini est en vue !

Le Pic Cassini, 1680m d’altitude.

Nous sommes couverts comme des cosmonautes !

Il faut dire que le moindre centimètre carré de peau gèle sur place : le nez coule ? Pas pour longtemps. Les barbus ont les poils gelés, les sourcils et surtout les cils se couvrent de stalactites… Même les cheveux de Françoise sont raides comme des baguettes !

Le sol est gelé ; la végétation, déjà rase car le reste de l’année le vent la couche, est prise par les glaces. Il n’est pas facile de survivre sur le mont Lozère, c’est un autre monde, où tout est plat, écrasé, couché par la force des éléments qui ont décidé que rien ne devait dépasser du sommet de Finiels.

On quitte l’élévation du Cassini pour s’engager sur ce qui ressemble plus à un Causse qu’à une crête.

Nous sommes sur le dos du Mt Lozère. Une désolation de neige et de glace.

Devant nous, dans un creux de la montagne, prend naissance le Tarn : ce sont ses sources qui jaillissent là, dans le plus grand secret.

Seules d’antiques pierres plantées restent là à veiller sur le miracle, été comme hiver.

Nous poursuivons dans le désert blanc. Le vent du nord balaye l’espace sans que rien ne l’en empêche, libérant ses rafales glacées sur la plateau.

Le résultat : quelques doigts engourdis. Il ne faut pas s’arrêter sous peine de geler sur place !

Heureusement quand on court, on se réchauffe ! Personnellement, bien couvert, je n’ai nullement souffert du froid. Même un peu chaud sur le retour ! Arrivés au niveau de la Croix de Fer, la vue sur le Finiels nous dévoile un sommet parcouru de nuages et battu par les vents. Nous choisissons de ne pas poursuivre là-haut, et coupons à travers la forêt, plein sud, pour retrouver des températures plus clémentes et se mettre à l’abri du vent.

Phil a quelques problèmes de doigts gelés, mais finira vite par se réchauffer.

Nous retrouvons l’ancienne voie romaine qui descend vers le sud,

que nous quittons tout aussi vite pour un petit monotrace entre les arbres.

Le sentier est parfois recouvert d’une bonne couche de glace… Pas question de courir là-dessus sans patins !

Le monotrace nous emmène sur les hauteurs du hameau de Salarial.

Salarial, petit hameau désert (en tous cas l’hiver).

De là, la piste nous emmène jusqu’au hameau de l’Hôpital, tout aussi désert, puis au Pont du Tarn. Là, surprise !

Le Tarn s’est arrêté de couler… Le froid l’a figé, a suspendu son cours, a fait taire ses glouglous… Jadis rivière joyeuse, le ruisseau aujourd’hui pétrifié est mortellement silencieux, laissant tout juste échapper quelques craquements quand la glace se fendille sous mes pas…

Au sujet de notre discussion à propos du pont, Freddy, malgré son appellation de « pont romain », sa conception date du Moyen Âge… Et si une ancienne voie romaine passe bien par ici, les Romains franchissaient alors le Tarn par le gué de Gap Francès.

Nous reprenons notre petite foulée le long des pistes de ski de fond, retour vers le Mas de la Barque.

Arrivé à la voiture, nous nous engouffrons au chaud, et Françoise nous sort des bouteilles thermos : café et chocolat chaud ! Après l’effort, le réconfort comme on dit… Rien que pour sentir un bon liquide bouillant descendre au creux de ses entrailles, moi je dis que ça vaut le coup d’aller courir 3 heures dans le blizzard… Ce n’est qu’à ce prix que des plaisirs aussi simples qu’un chocolat chaud prennent tant de valeur…

https://vimeo.com/36681252

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Never Hesitate - Never Regret

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