J’atterris à Punta Cana, en République Dominicaine, et me repose une petite nuit avant de rechausser mes runnings pour un petit footing sur la plage.
Le soleil se lève tout juste. La mer est très agitée, les palmiers se balancent dans les bourrasques de vent, et le ciel revêt une couleur chaotique, ne sachant s’il tend vers le mauve, le bleu ou le marron…
Très étrange ce ciel… plus j’avance, plus il s’y opère des changements, d’abord subtils, puis de plus en plus prononcés… Ce n’est pas un nuage qui s’avance, mais des volutes sombres et tourbillonnantes qui se créent, directement au-dessus de l’île !
Le vent ne se lève pas, il se dresse. Il fond d’un seul coup sur la plage, comme une muraille d’air très dense, et secoue les palmiers comme des brins d’herbes.
Puis suivant la bourrasque, la pluie arrive. A l’horizontale. Tellement fort que j’étais trempé d’un côté, et sec de l’autre. Enfin je dis la pluie, mais elle avait un goût salé… L’océan a été pulvérisé en fines gouttelettes par le souffle et s’est déversé sur la plage. J’ai arrêté de courir (et de prendre des photos, on ne voyait rien). J’ai bien cru que Thomas* était arrivé avec deux jours d’avance!!!
Mais la tempête s’est évanouie comme elle était arrivée, les nuages se déchirant au-dessus des terres, dévoilant un magnifique arc-en-ciel.
D’après Pline l’Ancien, l’arc-en-ciel doit ses couleurs au mélange du nuage, de l’air et du feu. Dans toutes les mythologies il est un pontifex, pont entre les hommes et les dieux, avec le pouvoir d’aspirer l’eau des lacs et des fleuves (ce que j’ai bien vu de mes yeux avec les embruns que je me suis reçu dans la figure !)
Certains disent aussi qu’à ses pieds gît un trésor. Je n’y ai vu qu’une pyramide d’or…
…qui m’a rappelé étrangement Pink Floyd…
C’est assez rare de voir un arc-en-ciel dans sa totalité, et encore plus rare d’en voir un deuxième, imbriqué !
Puis le soleil revint comme s’il ne s’était rien passé, mis à part que le sable est plus… spongieux… Finalement ce n’était pas Thomas, il viendra plus tard…
Du coup, l’appareil photo dégoulinant et mon short collant comme du papier tue-mouche, je m’enfonce dans les terres. J’arrive près d’un étang artificiel habité par des Grandes Aigrettes.
Puis, pénétrant dans la Réserve Écologique de Punta Cana, je suis un petit sentier serpentant dans la jungle.
Je distingue entre les arbres une passerelle de bois :
Je l’emprunte bien sûr et là… surprise !
De l’eau douce ! Je n’y résiste pas…
Je ressors, continue sur mon sentier, et tombe de nouveau sur un autre trou d’eau.
Habité, cette fois, par des tortues…
Je poursuis mon chemin dans la forêt.
Je rencontre d’autres lagons d’eau douce et cristalline. Ils sont appelés Ojos Indigenas. Les Yeux Indigènes. Car les insulaires de l’époque les appelaient Ojos, les Yeux.
Celui-là, Ojo Inriri, me fait un clin. (ben…d’oeil)
Et… PLOUF !
Bon, je rassure ma maman : il n’y avait pas de piranhas…
…enfin je crois…
Allez on continue ! Je croise d’autres Ojos, d’un bleu turquoise, avec ses piranhas aussi,
Puis je trottine encore un peu dans la jungle,
avant de ressortir sur la plage, et de profiter d’une bonne après-midi de farniente ! (Avant l’arrivée de Thomas)
* Ah oui, et Thomas (Tomas), c’est lui:
Il est en ce moment même entre Cuba et Haïti…
lafan
et plouf ! les crocodiles !! ah bravo !
PACO
On a l'impression que tu as traversé l'île de St Domingue de part en part, en raison du parcours et des changements de lumière.
On reçois les embruns du petit matin, on plonge avec toi dans les marigots, et la brise chaude sur la plage en fin de sortie, sèche nos maillots.
Merci de partager cette sortie, atypique et magnifique, comme le sont souvent tes expés.
La prochaine fois, prends qu'en même un canoé, au cas où il y ait vraiment des piranas.