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Quand on a l’habitude de courir dans les montagnes, ou tout au moins dans la nature en général, collines, vallons, forêts, plaines sans fin, garrigues, quand on a traîné son short dans les jungles de Thaïlande ou de Singapour, qu’on s’est perdu dans les paysages irréels de la Sierra Nevada, ou sur les flancs des volcans mexicains, du mont Olympe ou du Fuji, bref quand on aime l’inhabité et la solitude et surtout pas les villes et leur cortège de pollution, de bruit, d’agitation, de grouillement d’hommes et de véhicules, on n’aime pas se retrouver dans une capitale du monde.
Pour le coup, me voilà à Washington, DC. (DC pour District of Columbia, comme si on écrivait Anduze, G, pour Gard)

Je ne sais même pas pourquoi mais j’ai pris mes runnings. Et même mon appareil photo. Il faut dire qu’il suffise que je ne les emporte pas pour que je le regrette, alors maintenant je les prends toujours avec moi.
Le soleil se lève, je suis réveillé depuis déjà trop longtemps alors je sors courir, et me dirige vers Georgetown.

Georgetown est aujourd’hui un quartier de Washington, à taille humaine, avec un certain charme de petite ville de province, mais c’était à l’origine une ville à part entière, fondée au milieu du 18è siècle donc avant sa voisine Washington, et était même une des principales villes du Maryland. Evidemment l’Histoire a fait que Washington a pris son essor et a avalé sa commensale, la réduisant à l’état de faubourg…

Il reste un parfum d’ancien temps ici, les briques sont vieilles comme la Constitution mais rénovées avec bon goût.

Ici, les vieilles bicoques côtoient les plus grandes marques de magasin comme Apple et autres vitrines high-tech ou bien à la mode. Il fait bon s’afficher ici, c’est vieillot mais « in ». Retour aux sources…

Puis je franchis le Potomac.

Le Potomac, c’est le fleuve de Washington. Bien connu pour son accident d’avion dans les années 80 qui ne fit que 5 survivants, dans lequel plusieurs personnes perdirent la vie en tentant de sauver les passagers…

Il faut dire que l’aéroport Ronald Reagan n’est qu’à un jet de pierre et les avions passent sans relâche au-dessus de nos têtes…

À l’horizon se détache sur le soleil levant le Washington Monument.

Derrière moi, le quartier de Georgetown.

Je descends vers la rive du Potomac et Theodore Roosevelt Island, une île au milieu du fleuve abritant une réserve naturelle.

Je m’enfonce dans la forêt sur un petit sentier et retrouve mes marques habituelles : ici, au coeur de la capitale des États-Unis, la nature est toujours présente, tapie, primaire, vivante. Des cris d’insectes et d’animaux résonnent dans la brume matinale.

Une passerelle de bois est jetée en travers du sol marécageux de sorte que l’on peut s’enfoncer plus profondément dans l’île.

Au-dessus de la frondaison, dédaignant le monde végétal, au-delà des oiseaux piaillant et du bourdonnement des insectes, le vrombissement incessant d’un arthropode issu d’un autre monde. (Heu… mon monde, en fait !)

Je baisse la tête et me replonge dans ce monde-là.

Je cours tout autour de l’île, ne ressortant que pour vérifier que la ville et le monde des hommes est toujours là.

Quand j’ai eu écumé tous les sentiers de l’île, je retrouve la civilisation, et ses symboles : le Lincoln Memorial, le Washington Monument, et le Capitole (en arrière-plan).

Je poursuis à grandes foulées sur le Mt Vernon Trail, qui n’a de « trail » que le nom car on l’a recouvert de béton,

en me dirigeant vers le pont Arlington Memorial Bridge.

Ce pont, comme son nom l’indique, fait le lien entre le monde des vivants et le monde des morts, entre le centre politique du monde et le cimetière d’Arlington, où reposent près de 300000 soldats, morts au combat dans toutes les guerres américaines, de la Guerre de Sécession à l’Afghanistan…

Mais on ne court pas dans les cimetières. Retour vers le Pont d’Arlington.

De l’autre côté, le Lincoln Memorial.

C’est un monument édifié en 1921, en mémoire à Abraham Lincoln, dans lequel repose une statue de lui, assis, ainsi que la gravure de deux de ses plus illustres discours dont le discours de Gettysburg. C’est en ce lieu qu’a aussi été prononcé le discours de Martin Luther King (« I have a dream…« )

En se retournant, au-delà du bassin Reflecting Pool (600m de long quand même !) se dresse le Washington Monument. Photo archi-connue…
A l’autre bout, autre point de vue sur le Lincoln Memorial.
Je poursuis mon chemin vers l’obélisque gigantesque de Washington Monument.
Ce monument a été élevé entre 1848 et 1884, en l’honneur non pas de la ville mais de George Washington, premier président américain et co-rédacteur de la Constitution. Jusqu’à ce que notre Tour Eiffel soit érigée, ce monument était le plus haut du monde (169m)…
La visite continue. On passe devant le Smithsonian Institution building (et non pas l’école d’Harry Potter) monument à l’architecture significative, renfermant pas moins d’une vingtaine de musées et sept centres de recherche…
En poursuivant ma course, toujours le long du National Mall, j’arrive aux pieds du Capitole, siège du Congrès des États-Unis.
Je fais demi-tour. J’ai le ventre creux ; il faut dire car j’approche des 20km et je n’ai toujours rien avalé, puisque je suis parti les mains dans les « poches » que je n’ai pas… Et en France il n’est pas loin de 15 heures…
Passage rapide devant la Maison-Blanche, ouvrage en grès blanc terminé en 1800, qui, je ne l’apprends à personne, est le lieu de résidence et de travail des présidents américains…
Me sentant passablement épié par les services du FBI, de la CIA et ajusté par les snipers présidentiels à travers la lunette télescopique de leur fusil longue-portée, je me retire en sifflotant, les mains dans les poches-que-je-n’ai-pas, et trottine jusqu’à mon petit déjeuner…

Never Hesitate - Never Regret

Comments:

  • Tat

    31 octobre 2010

    Bravo pour les photos et les commentaires qui permettent de courir avec toi sans prendre trop de courbatures.Félicitations. TÂT.

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  • Jphi

    3 novembre 2010

    Merci Tat ! Courir la planète dans un fauteuil, c'est bon ça !

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  • Lafan

    4 novembre 2010

    Merci Jphi, pour la balade…j'ai vraiment passé un bon moment… Décidément, entre ton reportage sur New-York et celui-ci, ma préférence balance… Tes commentaires sont très intéressants et très drôles! You're the best !

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