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上海
Shanghai. Qui signifie littéralement « sur la mer ». La ville la plus peuplée de Chine, avec ses vingt millions d’habitants. Une ville ancienne et moderne à la fois, bâtie sur les rives du Huangpu, bras de rivière voisin du célèbre fleuve Yangsi Jiang.
L’environnement 99% urbain ne se prête pas particulièrement à la course à pied. J’ai l’habitude de dénicher des sentiers mêmes dans les grandes métropoles, mais là c’est un peu mission impossible, et le temps m’a manqué. Ce sera donc un petit décrassage, rien de plus, rien de moins.


Dès le départ, sur Nanjing Lu, qui est l’artère commerciale principale de la ville, le ton est donné. Nous sommes dans un spatioport.



Les immeubles rivalisent d’originalité et d’avant-gardisme.



Plus particulièrement Tomorrow Square, un gratte-ciel de 285m de haut qui ne semble attendre que la foudre…




Je m’éloigne, autant que faire se peut, des flèches de verre et de métal, à la recherche d’une Chine plus authentique. Car à lever la tête on pourrait se trouver à New York, à Atlanta ou à Hong Kong que ça ne ferait pas de différence. Tâche difficile car les vieux quartiers ont quasiment tous été rasés.
Je me dirige vers le nord, passant la rivière Wusong, et trottine autour de la ruelle Wuzhen Lu, qui abrite quelques restaurants… pittoresques.







Derrière les bicoques un peu délabrées se profile le futur de la Chine.



Je redescends vers Dong Tai Lu et Renmin Road, plus au sud, passant près du Dajing Pavilion, unique vestige de la muraille datant de la dynastie Ming qui protégeait Shanghai des pirates japonais.



Puis je rentre dans la vieille ville. Labyrinthe de ruelles étroites, de baraques en bois entre lesquelles sèche le linge familial, de marchands de thé, de boucheries ou de poissonneries établies à même le trottoir. Dans ces quartiers authentiques, on joue encore aux dominos.






Mais on ne se plonge jamais vraiment dans le passé lointain de cette vieille Shanghai du temps de Sun Yat Sen : le XXIème siècle se rappelle toujours à nous. Comme toujours, si on ne veut pas voir la réalité du monde il faut marcher le nez dans ses chaussures.



Le quartier est bien vite traversé : il n’en reste pas grand chose, les vieilles maisons sont encerclées par les géants de béton et avalées semaine après semaine. D’ici peu tout aura disparu, pas même une rue ne sera épargnée ne serait-ce que pour ne pas oublier. La Chine n’aime pas le vestige, qui lui rappelle peut-être de mauvais souvenirs. Il faut dire que l’essor de la ville s’est fait dans la douleur.
Shanghai est aujourd’hui une place économique incontournable. Mais ça n’a pas été toujours le cas : avant la ville était un petit village de tisserands (déjà !) et s’appelait Hua Ting. Sa position près du delta du Yangsi Jiang en a fait un lieu d’échanges économiques. Puis après la guerre de l’opium au XIXème siècle sont arrivés les étrangers qui on profondément transformé la ville : Américains, Français, Japonais mais surtout Anglais ont créé les ports commerciaux. La domination étrangère était telle qu’ils avaient le droit de s’octroyer des morceaux de territoires : les Concessions étrangères. Aujourd’hui encore on peut se ballader dans l’ancienne Concession française.
Pour résumer les années 20 : jeux, opium, prostitution.
Puis vint la guerre sino-japonaise, la Seconde Guerre Mondiale, le Communisme.
Et enfin, la renaissance dans les années 90. La « Perle de l’Orient » était née. Aujourd’hui, Shanghai représente près du quart de la production chinoise, pour moins de 2% de la population.

Pendant ce petit rappel historique, nos pas nous ont mené jusqu’au portail de Yuyuan Bazar.



Autant Yuyuan Garden est un havre de paix plutôt authentique, autant Yuyuan Bazar est son pendant contemporain : une architecture chinoise certes, mais comme beaucoup de choses, c’est de la « copie ».



C’est un centre commercial pour touristes. On y vend de tout, des vraies-fausses perles aux fausses antiquités… Ici il n’y a pas d’antiquaires, mais des grossistes. Subtile différence.






Et là encore, le monde moderne se rappelle à notre bon souvenir, histoire de ne jamais oublier où nous sommes, ou plutôt quand nous sommes. En arrière-plan, le « décapsuleur » (Shanghai World Financial Center) et la Jin Mao Tower.




On arrive sur les rives de la rivière Huangpu. Autrement appelées le Bund.





En face, de l’autre côté du Huangpu, le quartier financier de Pudong.



Avec la très reconnaissable Orient Tower, tour de télévision.



La nuit tombe, et comme nous sommes revenus au XXIème siècle et que j’en ai assez de trottiner en m’arrêtant tous les 50m à un feu rouge, je rentre.

Never Hesitate - Never Regret

Comments:

  • Lafan

    21 novembre 2010

    MAGNIFIQUE !
    Encore une fois, je me régale de la ville….ma si chère, si lointaine…
    Merci. Les photos sont somptueuses.

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  • jphi

    21 novembre 2010

    Merci La Fan… S'il n'y en a qu'une, c'est bien toi !!!

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  • ThePop

    17 décembre 2010

    Ah ces images… on y navigue en rêve…
    Et les histoires qu’elles suggèrent au conteur : on se régale à les parcourir…
    J’aime beaucoup ces images de contraste entre le vieil habitat en peau de chagrin et l’omniprésence des tours : effectivement ce n’est plus « où » on est, mais bien « quand »…

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