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Cette fois-ci je suis parti plus tôt que la dernière fois où j’avais dû renoncer à mon projet de monter au sommet du Rocher de l’Aigle par manque de temps. Bien m’en a pris car à cette heure la neige était plus dure me permettant, n’ayant toujours pas de raquettes aux pieds, à défaut de courir d’au moins ne pas m’enfoncer dans la neige jusqu’à la taille…
J’exagère : la neige a terriblement fondu en quelques jours, il n’en reste que 20cm, au mieux 30. Et j’ai en réalité pu courir quasiment tout du long !
Je passe rapidement sur la première partie, les photos sont au chapitre 1
Avec une petite digression tout de même car j’ai décidé vu le timing de faire un petit crochet par le sommet de Mauripe.
Une jolie petite ascension en plein bois, les pieds dans la neige, pour atteindre ces rochers arrondis par le vent, et où est fichée une borne IGN à 822m d’altitude. De là-haut, le regard se porte aussi loin que peuvent voir vos yeux car la visibilité est d’au moins 120km… (la distance d’ici au mont Ventoux)
…et même beaucoup plus car on distingue même les Alpes ! Et en se tournant vers le sud : le miroitement aguicheur de la Méditerranée…
Plus près de moi, le Rocher de l’Aigle qui apparaît entre deux blocs et qui semble me narguer. Je ramasse mon sac et m’y dirige le long de la crête.
Après avoir suivi le GR61 sur quelques kilomètres, je me rends compte que je suis passé de nombreuses fois sous le sommet de la Mortière, que j’ai souvent écrit son nom sur ce blog, mais que je ne sais même pas à quoi il ressemble !
Une fois de plus je quitte l’itinéraire programmé et entame l’ascension de cet amas de rochers, avec un style plus proche de l’escalade que du semi-marathon. La Mortière, 938m, reconnaissable par son épine plantée sur son faîte…
De là-haut aussi la vue est grandiose. Et toujours ce Rocher de l’Aigle qui m’agace…
Alors je poursuis sur l’arête en direction du Col de Piécamp, traversant un chaos de roches.
La neige est proprement gelée en surface, rendant la progression assez facile et même amusante, grâce à l’accroche (relative) des Yaktrax. Bon cela dit, parfois, mieux vaut ne pas avoir le vertige, car les pentes de glace sont  inclinées directement vers… le vide!
De retour sur la piste, je passe sous le Piécamp puis le sommet de la Cale, en baissant la tête mais surtout en regardant mes pieds car sur ce versant orienté sud, la neige est molle, lourde et glissante.
Mais en prenant de l’altitude on retrouve des conditions plus adaptées à la course à pied. En contrebas, j’aperçois le Col de Piécamp et mes propres traces.
De nouveau, profitant d’une épingle à cheveux et d’une pente praticable, je quitte la piste et son confort pour m’engager sur la dorsale du Rocher de l’Aigle. Je ne vois pas encore son bec mais me faufile entre ses plumes de neige et de calcaire. Déjà, j’aperçois le mont Aigoual à l’ouest.
Enfin j’y suis. Le Rocher de l’Aigle. Depuis le temps que je le regardais de loin… Une vue à 360° sur les Cévennes. Ou presque.
Je dis « presque » car une proéminence m’empêche de voir au-delà. Je suis déçu. Je croyais être sur le sommet culminant de la région avant l’Aigoual mais si j’avais lu ma carte j’aurais su qu’une montagne se dresserait encore entre lui et moi : la Montagne du Liron, 1180m. Je suis arrivé à destination, je regarde le soleil qui décline doucement, mais j’ai de la marge pour aller là-bas. De mon petit rocher (dorénavant je décide qu’il est petit, avec ses 1117m), j’entrevois en contrebas une draille de transhumance qui mène peu ou prou dans la bonne direction.
Je décide de tenter et descends de mon caillou. Je fais même le grand tour du Liron car la neige est excellente.
Un peu plus bas, dans une trouée entre les arbres j’aperçois mon Rocher de l’Aigle,
puis la draille tourne et grimpe sur le dos du Liron.
Les voilà ! Ces fameuses antennes de télécommunication, visibles à 50km à la ronde.
La vue est stupéfiante. Ça y est je l’ai mon 360°!
Même l’Aigoual fait tout petit d’ici.
On distingue même le sentier des 4000 Marches !
Mais le vent souffle et je quitte mon promontoire, dévalant la pente glacée vers le Col de l’Asclier. Il m’aura juste manqué une paire de skis pour parfaire mon bonheur.
Puis je remonte par la route forestière jusqu’au Piécamp et rentre par le chemin de l’aller, laissant la Mortière et Mauripe tranquilles… J’en aurai assez vu pour aujourd’hui.
Je m’aperçois qu’entre l’aller et le retour des pans entiers de neige se sont volatilisés au soleil !
C’est le printemps !

Never Hesitate - Never Regret

Comments:

  • zakkarri

    22 janvier 2010

    Magnifiques !!!

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