La dernière fois, à Chicago, j’ai dit « une fois n’est pas coutume de faire de l’urban trail » . Oui bon… deux fois n’est pas coutume non plus.

Il faut dire que dans cette ville du Brésil, capitale du pays d’ailleurs, il est très difficile de faire du trail car tous les accès nature sont des propriétés privées. Et comme je ne connaissais pas cette ville réputée pour son architecture, eh bien… urban trail !

Rio de Janeiro, capitale politique et culturelle. Sao Paulo, capitale économique. La ville de Brasilia, capitale administrative, est une ville nouvelle, construite dans les années 60, donc pas de vieux quartier typique brésilien. Les principaux bâtiments et infrastructures furent bâtis en moins de 1000 jours ! Pour commencer, comme elle est née d’un cerveau humain et n’a donc pas poussé naturellement, comme toutes ces vieilles villes qui étendent leurs quartiers selon les évolutions et les besoins d’une population grandissante, poussant leurs rues, leurs murs, dans un chaos souvent indescriptibles, la ville de Brasilia est le fruit d’une réflexion, mieux, d’une vision.

Le plan pilote de la ville est un oiseau. Ou un avion.

De nuit, cela donne :

Le projet fut dirigé par les architectes Oscar Niemeyer et Lucio Costa. Lucio Costa a conçu la ville (pour 500000 habitants, il y en a presque 3 millions aujourd’hui), et Oscar Niemeyer les bâtiments architecturaux. Et ce sont d’ailleurs ces oeuvres d’art qui font la renommée de Brasilia, et qui motiveront ma visite au pas de course… D’ailleurs, Brasilia a été déclarée Patrimoine mondial de l’humanité en 1987 par l’UNESCO.

Pour commencer, voici le Palais Présidentiel (Palacio de Alvorada)

Puis une longue ligne droite de plusieurs kilomètres m’emmène jusqu’à la Place des Trois Pouvoirs et le Palais du Planalto.

La Place des Trois Pouvoirs est située à l’endroit de la tête de l’oiseau, symbolise la « tête pensante » de la nation, et regroupe les pouvoirs judiciaire (Tribunal Suprême Fédéral),  exécutif (Palais du Planalto) et législatif (Congrès National).

Voici le Palais du Planalto :

Et le Congrès National :

En face, le Palais Itamaraty (Ministère des Relations Extérieures).

Puis un peu plus haut, on arrive à la fameuse Cathédrale de Brasilia (Catedral Metropolitana Nossa Senhora Aparecida de Brasília)…

Elle représenterait deux mains qui se rejoignent vers le ciel. Comme il n’y avait peut-être plus de place pour mettre les cloches, Niemeyer a déporté le clocher…

Une allée de statues mène jusqu’à l’entrée à la cathédrale qui se fait en sous-sol.

L’intérieur de la cathédrale est tout simplement à couper le souffle…

Je passe au pas de course devant le Musée National qui aurait pu inspirer la saga Star Wars,

le Théâtre National qui aurait pu être un croiseur stellaire de la même saga,

Je pousse jusqu’au Stade Mané-Garrincha,

je passe devant des facades aux effets recherchés, lesquels, dans d’autres pays moins développés auraient provoqué des railleries.

Tous ces bâtiments sont alignés le long d’une avenue gigantesque (considérer comme la plus grande du monde : 250 m séparant ses deux fois six voies au point le plus large). De part et d’autres de cette avenue, des édifices alignés les uns derrière les autres, ce sont les ministères.

Puis finalement, lassé du béton, de la pollution, du bruit et de la circulation (je précise que Brasilia ayant été conçue en 1960, elle a été pensée pour les voitures, en plein essor, et non pour les piétons), je sors de la ville et rentre par un chemin parallèle à celui de l’aller, à travers champs.

Et là, dans la forêt, je suis obligé de traverser un autre boulevard, tout aussi emprunté que ceux de la ville, avec des transports de végétaux d’un type un peu différent…

Des fourmis géantes ! Je me suis accroupi là une bonne demi-heure, à ne pas me lasser de les regarder abattre leur besogne.

Pour le plaisir des yeux…

Brasilia