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Je profite d’un passage à Marseille pour faire un petit tour dans les calanques. Le blog d’Akuna et sa sortie à l’Oeil de Verre m’ont donné envie car autant je connaissais les calanques du côté de Cassis, autant la partie ouest, vers Marseille, m’était encore inconnue.
Je pars donc du domaine de Luminy, paradis universitaire (une faculté de sciences blottie au sein des calanques de Marseille… qui n’a jamais rêvé de faire ses études là-bas ?)
Dès la première côte franchie, la vue se dégage avec le mont Puget en ligne de mire.
Un peu avant le Col de Sugiton, je bifurque sur un petit sentier qui bascule dans le vide. Direction la…
Quelques passages techniques mais rien de bien difficile. Mais bon on est quand même obligés de s’arrêter de courir !!!  :)
Le sentier en balcon surplombe la calanque endormie, et débouche bientôt sur la mer. Le mistral s’est levé et tire les vagues par les cheveux.
Très vite on débouche sur la calanque de Sugiton. Une jolie petite saillie de cristal creusée dans le calcaire. Le chatoiement vert émeraude nous invite : on s’y baignerait, même en plein hiver ! Mais, ancré à  l’embouchure, veille le Torpilleur, sous-marin de pierre.
Tandis que sur les hauteurs veille une autre sentinelle : la Grande Candelle. A laquelle j’irai rendre visite plus tard.
Pour l’heure je descends dans la calanque de Sugiton, m’imprègne du silence des lieux. Il n’y a personne. Seules les vagues viennent lécher doucement la roche alanguie, goûtant aux derniers instants de sérénité avant que l’été n’apporte son lot de touristes, de randonneurs et de nudistes…
Passé un petit col, voici une autre calanque, celle des Pierres Tombées, interdite au public depuis un tragique éboulement il y a quelques années.
Je remonte sur les hauteurs, en direction de la Falaise des Toits, pour contourner cette fameuse calanque, m’offrant au passage une belle vue plongeante sur le Torpilleur et ses eaux calmes.
Je poursuis vers l’est le long d’un joli sentier en balcon. Là, surprise. Un gigantesque éboulement a eu lieu à cet endroit. Un pan de montagne s’est détaché et a tout emporté sur son passage : sentier, arbres, falaise, tout. On chemine sur un terrain instable. Cela pour rappeler que les calanques sont un terrain dangereux.
Là, après le chaos instable, le sentier bute contre une falaise. Et bien quoi ? Il passe dessous ? Une montagne a-t-elle poussé sur le chemin ? Ah, non, le balisage continue… vers le haut… Si j’avais encore un doute sur la direction à suivre, une via ferrata a été aménagée pour ôter toute incrédulité au promeneur perplexe. Pas le choix, il faut monter.
C’est le pas de l’Oeil de Verre.
A mi-chemin, la falaise vous regarde passer à travers son oeil. Est-ce là l’explication de sa dénomination ? Probablement pas. Car ce passage délicat, l’Oeil de Verre, est appelé comme ça depuis longtemps. Bien plus longtemps que la pose de cet oeil de céramique. Si l’on en croit wikipédia, cela viendrait de aygue veyre, en provençal « eau de verre » ou « eau à voir« .
On continue l’ascension du Val Vierge, sous le regard d’un autre oeil, de lumière cette fois.
Puis l’ascension se transforme en escalade. Une vraie séance de varappe. Mais sans via ferrata. Plus de chaîne ni d’échelle. Juste ses propres ongles pour s’agripper à la roche. Voire ses dents. Car le vide est assez impressionnant. Nous sommes dans la cheminée du diable. Ce n’est pas moi qui l’appelle ainsi, c’est son nom véritable. Et aussi celui que je lui aurai donné. Assez flippant !
Arrivé en haut, content d’être vivant et toujours accroché à cette falaise de 400 mètres comme une mouche à son papier collant, je maîtrise mon vertige quelques secondes pour profiter du paysage. A droite la falaise du Sugiton, à gauche celle du Devenson.
Ouf. J’essuie mes sueurs, dont je ne sais plus si elles sont froides, ou glacées par le mistral qui là-haut tord les petits arbres. Je suis sur la crête, avec une vue imprenable sur Cassis et sa falaise du Cap Tenaille, une des plus hautes d’Europe.
Mais le vent me chasse sur un sentier vers l’ouest et la Grande Candelle, but de ma sortie.
De là-haut, la vue plonge sur  Morgiou et l’île de Riou.
Le sentier épouse la pente, je descends à toute allure, en même temps que le soleil.
Un petit détour par l’Aiguille du Sugiton et son belvédère, pour un panorama embrassant d’un seul coup d’oeil la totalité de mon parcours.
J’ai croisé des sentiers par dizaines, dans toutes les directions, comme autant de promesses de paysages nouveaux. Il me faudra revenir, bientôt, pour les explorer tous !

Never Hesitate - Never Regret

Comments:

  • Akuna

    8 février 2010

    superbe photos Jean Phi, aaaah la cheminee du diaaaaable !
    Merci pour la balade un peu differente a quelque semaines d'intervalle.

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  • naturisme, actu des calanques et écologie

    5 avril 2010

    Superbes photos et belle rando !
    J'ai partagé sur mon profil facebook !
    Merci encore pour ce beau témoignage, je pars en rando demain dans les calanques, j'ai hâte d'y être !

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  • auriol

    13 mars 2014

    Merci, pour cette belle balade, les prises de vues sont magnifiques et les commentaires précis et sympas. Merci!

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