
Le Mont Ventoux. 1912m. Le Géant de Provence. Ou le Mont Chauve. Selon. Il paraît haut, mais surtout parce qu’il se dresse, solitaire. Ce qui fait sa particularité, plus que sa hauteur, ce sont ses qualités extrêmes d’un point de vue géologique et météorologique. Il a alimenté de nombreux mythes et légendes, mais aujourd’hui il est surtout un mythe dans le domaine sportif : c’est une étape redoutée du Tour de France !
Et aussi un trail très exigeant.
Le départ a lieu du village de Bedouin, joli petit village au flanc sud du Ventoux.
Cette année, le départ est donné sous un franc soleil, la température est clémente : que du plaisir ! Près de 1000 coureurs s’affronteront sur deux distances : 22 et 45 km.
Résumer ce trail en 3 mots, à part majestueux, grandiose et époustouflant : sable, neige, caillasse.
En effet les premiers kilomètres nous font traverser le sable du Massif des Ocres, vaste Colorado provençal. Puis assez vite commence l’ascension des premiers contreforts, au sein de la pinède, par la Combe Obscure.
Une neige que les températures printanières des derniers jours aura fait fondre, mais que les dernières gelées nocturnes auront saisi. Je préfère cette neige dure que m’enfoncer jusqu’aux genoux.
Puis au fur et à mesure que l’on s’élève en altitude, le paysage change, et on arrive à la Tête de Chauva.
On rejoint la route, « dégagée » sur un petit kilomètre. Ce qui permet de se reposer un peu car patiner dans la neige n’est pas facile…
Et c’est reparti sur une neige bien damée, bien glacée, bien glissante… Je redouble d’effort pour suivre mes compagnons de course, et en me demandant comment ils font pour tenir debout dans les dévers, je m’aperçois qu’ils ont aux pieds ces fameux Yaktrax, les chaînes du trailer !
Et ça a l’air de bien marcher ! Bon je galèrerai un peu plus qu’eux mais globalement je ne perdrai pas trop de temps. Bientôt, on croise les pistes et les remontées mécaniques du Mont Serein.
Et nous jetons nos dernières forces dans la dernière partie de l’ascension. Tout en se remémorant les paroles des organisateurs : « gardez-en sous le pied, après l’ascension ce n’est pas fini« . Pour l’instant, je me délecte, et m’en mets plein les yeux. C’est tellement beau que je n’ai même pas l’impression de faire des efforts…
Je me dis : c’est pas grave, encore 25 bornes avant l’arrivée, mais que de la descente. Pour preuve : le profil officiel de la course que j’avais mémorisé avant le départ :
Bon, le sommet est derrière nous, maintenant, et on dévale à présent les pentes plein sud couvertes d’une neige molle, chauffée par le soleil. Pas évident !
Enfin le ravito. Un festin en 4 minutes chrono. Puis c’est reparti sur une neige encore plus molle. Là, je commence à en avoir marre de patauger. On descend, on descend, et la neige se raréfie.
Par-contre, la descente, c’est pas vraiment ce que j’attendais. Plutôt des montagnes russes : on descend de 100m, on remonte de 70m. Sans arrêt. Dans les caillasses. Très technique. Casse-pattes. D’ailleurs au bout de 5 ou 6km de ce régime, ça y est aussi, j’en ai marre. Je rêve d’une longue descente où je pourrais allonger pour accélérer vers l’arrivée car mine de rien ça fait 5h que je cours. Mais non, quand ça descend, c’est trop pentu et technique pour lâcher les chevaux. Mon appareil photo est rangé, je n’ai plus envie de le sortir.
Je gère jusqu’à l’arrivée où quelques places se joueront au pseudo-sprint, car tout le monde en est au même point. Il n’aurait pas fallu 100m de plus !
En fait le profil était plutôt celui-ci :
Mais bon, à l’arrivée, re-festin ! De quoi se refaire une santé!
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Nicolas
Je viens de découvrir ton blog via le post Ventoux de Kikourou… Il est vraiment top, et les photos !……
Hop, ca y est, dans mes favoris !!
Bernard
Quel beau reportage photos ! sous un tel effort, bravo.Chez quel éditeur vas tu confier tes exploits ?
jerome
Là aussi : http://www.altecsport.com/actualite.php