Top

C'est reparti pour un tour, après l'édition de 2008. Mais cette fois-ci, départ à minuit, pour un trail long de 62km et 2400m de dénivelé. Tout à la frontale.
103 fêlés prendront le départ en individuel, accompagnés de 78 relayeurs qui se partageront la distance en trois. 180 frontales sautillant dans une nuit totalement noire, puisque les nuages obscurciront le ciel, ôtant la moitié du nom de la course.


Ca partira assez vite, d'autant que l'on aura tendance à se laisser emmener par les relayeurs qui imposent un rythme élevé. Quelques petites côtes pour se mettre en jambes, et tout de suite les coureurs commencent à se découvrir car il va se mettre à faire chaud !

Premier rendez-vous : après 10km de châtaigniers, le pont aqueduc du Vigan, où m'attendent mon frère Raf et mon papa, suivi par l'ascension du col des Mourèzes.



Là-haut, surplombant les lumières du Vigan, posté dans les broussailles, raf m'attendra encore. En fait il passera toute la nuit dehors, à m'attendre à chaque passage, à chaque ravito ! Et ça met du baume au coeur de savoir que tous les 15-20km, quelqu'un sera là.
Premiers problèmes digestifs : mon estomac refuse les barres et les gels… Premier ravito : Aulas. Quelques fruits secs, une tartinette de pâté, un verre de coca, et je repars. Sans prendre soin de refaire le plein de mon camelbag, malgré les conseils de Raf. Je pensais que ça tiendrait jusqu'au prochain ravitaillement mais manque de lucidité ou je ne sais quoi j'ai dû oublier que mon sac ne contenait qu'un petit litre d'eau. Or il fait 10°C, je suis déjà trop couvert, je crève de chaud. 5km plus loin, c'est la panne sèche. Grosse erreur stratégique, que je vais payer cher. 15km sans flotte, et les crampes qui se pointent. Le bon côté des choses : pendant 2h je ne vais pas m'alimenter, ni liquide ni solide, ce qui laissera le temps à mon estomac de se refaire une santé.
Puis vient l'ascension de la Fageole. Longue. Interminable. 8km de piste serpentant dans la montagne, pour atteindre le point culminant de la course. Pendant la descente je rattraperai mon pote Philippe, malade comme un chien, qui dit vouloir abandonner au prochain ravito. Justement, on y arrive : je refais les niveaux d'eau, celui de l'estomac, et celui du camel. Une soupe de pâtes, et c'est reparti avec Philippe, qui n'abandonnera pas ! Quelle volonté !

La terrible ascension de la Rabassière nous séparera. Je m'accroche aux basques d'une féminine qui impose un rythme régulier, et qui me traînera jusqu'en haut du col. Je ne cesserai de me dire que les filles ont un sacré niveau : tenir un tel rythme ! Bon, j'apprendrai à l'arrivée que c'était une relayeuse et qu'elle n'avait que quelques kilomètres dans les pattes alors que j'en avais près de 50. D'ailleurs elle me distancera plus loin.
Une fois arrivé sur le Causse, là-haut, le vent se lève, avec une petite pluie fine. Les 15 derniers kilomètres, sur le plateau désert, se feront en solitaire. Pas de frontale à l'horizon, ni devant, ni derrière. Pas de rendez-vous avec Raf non plus. Le soleil se lève difficilement, étouffé par la couverture nuageuse. Nous sommes à 600m d'altitude, ce qui fait que l'ambiance est au brouillard.

Puis c'est la descente, technique, finissant de ruiner les genoux et de marteler les cuisses. Et la pluie a rendu les rochers glissants. Attention à la chute : si je trébuche, pas sûr que j'ai les ressources pour me rattraper…
On arrive en bas. Enfin. Mais pour autant ce n'est pas fini : 3km de goudron, de collines, d'escaliers nous attendent encore.
Et l'arrivée.
Enfin.

Et une bonne soupe à l'oignon pour se requinquer. En tous cas, chapeau l'organisation, et merci aux bénévoles qui seront restés toute la nuit debout…

Never Hesitate - Never Regret

Comments:

  • une admiratrice

    27 mars 2009

    tout d’abord un très grand merci à tonton raf d’avoir « veillé » sur jphi tout ce temps..,heu…t’étais où sur le Causse pendant la traversée du désert ???!!!!! tu es un grand homme petit tonton !! et puis un grand bravo à jphi qui ,une fois de plus ,a assuré….quelle merveille celui-là….je suis trés fière de toi et très heureuse pour toi d’avoir bien géré ta course , d’avoir gardé le moral , de t’être accroché au cul d’une féminine pour te donner du courage ( dire que même dans ces moments extrêmes les hommes restent des hommes !!)et finalement d’être venu à bout de cette course aux étoiles tant redoutée….tu l’as survolée cette année… c’est une grande victoire. bravo encore jean-philippe . mes félicitations chaleureuses cher toi.

  • Bernard

    27 mars 2009

    après de telles félicitations..accepte celles d’un humble admirateur qui apprécie aussi ceux qui t’ont accompagné.

  • Raf

    27 mars 2009

    Encore félicitations mon frère. Pour répondre à ton admiratrice, je dormais pendant la traversée du désert. C’est ce qui était convenu pour que je puisse être en forme afin de ramener à bon port le coureur sain et sauf (1h de route). Mais bon, dormir dans le froid avec des filles qui tapent à la vitre était un peu ma traversée du désert à moi (enfin, les filles c’était peut-être dans mes rêves, je sais plus…)

Sorry, the comment form is closed at this time.