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Hong Kong… Le « Port aux parfums »… 1000km2 de montagnes, dont 243 îles… Près de 200000 habitants par km2 dans certains quartiers pour un total de 7 millions. Et dans tout ça, 300km2 de parcs naturels, des centaines de kilomètres de sentiers : le Wilson Trail, le Lantau Trail, le MacLehose Trail et enfin le Hong Kong Trail dont les 50km traversent les cinq parcs naturels de l’île.
Le chemin part de Victoria Peak, à l’ouest, pour venir mourir en beauté sur Big Wave Beach après une portion accidentée appelée le Dos du Dragon
On commence doucement la descente de Victoria Peak (550m) sur un chemin bétonné plein de promeneurs,
puis on attaque les sentiers proprement dits…

On passe sur le versant sud, et on se retrouve sur les hauteurs d’Aberdeen avec son cimetière rivalisant de hauteur avec les buildings alentours.

 

Et on repart à l’ascension des montagnes par les forêts. On se sent parfois en pleine jungle, avec des cris d’animaux peu habituels, et on ne croise pas grand-monde. Parfois, un téléphone de secours nous rappelle que nous ne sommes pas loin de la civilisation.

 

Puis, au 20è kilomètre, je décide de tenter une disgression. Je quitte le Hong Kong Trail. C’est beau, c’est vrai, mais un peu lassant de tournicoter dans tous les sens. J’avise un petit sentier tout droit dans la pente, avec un écriteau stipulant que vu l’état de végétation encombrant la piste, il est déconseillé de poursuivre plus loin. Bof, j’ai bien envie de tenter l’ascension de cette pente à plus de 50%, qui me conduira au sommet du Mont Cameron.
Ce n’était pas très difficile, mais surprenant : à plusieurs reprises j’ai croisé, accrochés aux branches d’arbres, des sacs plastiques contenant des barres de céréales et des gels énergétiques, et des serviettes de toilette. Ce n’est pas pour éloigner les oiseaux, c’est juste que les Hongkongais ont été élevés par les Anglais et que les Anglais sont pragmatiques, c’est pour aider les randonneurs en difficulté. J’imagine si on faisait cela en France. J’en connais qui n’achèteraient plus jamais de barres céréales !!!
Et je redescends vers les réservoirs (Aberdeen, Tai Tam, Tai Tam Puk pour les plus importants)
Ces grands lacs d’eau claire et limpide ne sont pas là pour qu’on s’y baigne. C’est interdit. Non que ce soit par hygiène, pour ne pas salir l’eau douce destinée aux quartiers en contrebas, mais par danger de partir avec l’eau du bain… en cas d’ouverture des vannes des barages…

 

Les 10km suivants seront très ennuyeux car tout plats (je n’aime pas le plat).

 

 

 

Puis j’arrive sur les hauteurs de To Tei Wan, un petit « village » sur la plage. Il y a plus de bateaux que de maisons, car il y a une école de voile. Comme la faim se tortille dans mon ventre, je choisis d’aller voir s’il n’y a rien à grailler sur place.
Chance ! Une bicoque faite de bric et de broc, en parpaings et en tôles, avec la cuisine dans ce que je tenais pour un chenil. Tant pis, trop faim, et j’en ai marre de me taper des barres de céréales (pas celles du Mont Cameron, hein !) Alors je me commande un fried noodle et un coca. Festin.

Les 10km qui suivent sont ceux qui me resteront en mémoire, mais pas parce que c’étaient les derniers. Parce que c’étaient les plus marrants. Les chinois l’appellent le Dragon’s Back. Le Dos du Dragon, sûrement parce que le chemin épouse l’épine dorsale du massif de Shek O Peak, dans une succession de montées et de descentes.

 

 

 

Les randonneurs croisés, il y en avait plein, soufflent sous l’effort. Moi j’avais les jambes un peu fourbues mais, comme j’adore ça, et je ne peux pas m’en empêcher (je leur demande pardon), je prends un plaisir non dissimulé à sauter de caillou en caillou dans les plus fortes montées, passant devant leurs yeux écarquillés, pour redescendre derrière comme un dératé. Je ne comprends pas leurs commentaires mais je les imagine très bien. Par-contre, dès qu’ils sont hors de vue, je ralentis le rythme, il faut bien souffler un peu!
Après cette partie de plaisir, le trail descend comme une pierre sur Big Wave Bay.
Fin du parcours, fini de jouer. Déjà ? Je n’ai pas vu le temps passer ! Il faut dire que le profil est globalement descendant, ne cumulant que 1500m sur 53km.
Il ne me reste plus qu’à contempler la pierre gravée en bout de falaise qui date de 3500 ans, regarder les surfeurs, et à rentrer vers la civilisation, la « vraie », celle des immeubles.

 

Et bien sûr, toutes les photos sont sur

Never Hesitate - Never Regret

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